Prévention

La prévention est en lien avec les associations de terrain et participe au développement des principes et des actions de prévention primaire, secondaire et tertiaire.

1- Les agressions sexuelles, un problème réel de Santé Publique

Les agressions sexuelles constituent un réel problème de Santé Publique car celles-ci portent non seulement atteinte à des victimes qui en ressortent délabrées physiquement et psychiquement par leur impact mais leurs effets s´étendent sur les proches aussi bien ceux de la victime que ceux de l´Agresseur et ce souvent sur plusieurs génération.

 

Même si les chiffres du judiciaire ne rendent compte qu´imparfaitement de la réalité des faits (ex. 10% des Agressions sexuelles font l´objet d´un procès) ils ont tellement explosé au cours de ces 20 dernières années que les Agressions Sexuelles sont devenues une préoccupation majeure de santé publique.

En 2008, les Violences Sexuelles font l´objet de 50% des condamnations pour crime et 1,7% des condamnations pour délits. Même si le taux de récidive est faible, il conserve une forte résonance dans la population : crime : 2,7% (3,9% pour l´ensemble des crimes), délits : 3,8% (8% sur l´ensemble des délits), 11% des Femmes (40% avant leur majorité) et 4% des hommes (70% avant leur majorité) seraient victimes au moins une fois dans leur vie d´une agression sexuelle ou d´un viol.
80% des violences sexuelles ont lieu dans l´intra-familial que ce soit dans le cadre des relations conjugales, de relations incestueuses inter-générationnelles, intra-générationnelles ou d´actes pédophiles.

En 2005, 55 000 déclarations d´abus sexuels sur enfants soit 1/3 des cas de maltraitances. Les plaintes pour agressions sexuelles sur enfants se sont multipliées par 11 pendant ce dernier quart de siècle.

 

2- Quelles actions de Prévention en direction de la population générale ?

La prévention des violences sexuelles dans le champ des auteurs ne se résume pas à la "Prévention de la Récidive" mais surtout à prévenir la survenue de ces actes d´agression dans le champ social au sens large (couples, familles, institutions...).

 

Le CRIAVS n´a ni la vocation, ni les moyens d´intervenir directement sur le vaste terrain du champ social, par contre il peut jouer un rôle de conseil, d´expert, de lieu de ressources pour les militants, bénévoles, professionnels d´associations et d´institutions les plus exposées à la survenue d´agressions sexuelles. Les populations prioritaires : les enfants, les adolescents et les familles.

  • Pour les enfants :

les actions de prévention doivent s´effectuer dans une démarche généraliste d´éducation à la vie, permettant de couvrir un champ éducatif et pédagogique plus large sans focalisation sur les abus sexuels, transgressions, déviances ou défiances à l´égard des adultes. les partenaires potentiels  : les structures encadrant les enfants, l´éducation nationale.

  • Pour les adolescents :

en prenant en compte que la sexualité des adolescents est pendant longtemps plus près de la problématique narcissique prégénitale que de la relation génitale, il faut promouvoir des actions relatives à la sexualité, la conjugalité, la naissance, la parentalité. Ces partenaires potentiels, les professionnels engagés dans les champs éducatifs et sociaux près des adolescents.

  • Pour les familles :

pour prévenir ce phénomène complexe par lequel la famille constitue le lieu de 80% des violences sexuelles il est nécessaire d´accorder un soutien massif aux familles pour les aider à penser leur intimité sans stigmatisation, aider chaque membre à occuper une place bien différenciée à l´encontre des problématiques incestuelles.

 

3- Quelles actions de Prévention secondaire après des agressions ?

À la suite d´une ou plusieurs agressions sexuelles la Prévention se décline à la fois dans la prise en charge de la victime et dans celle de l´auteur. Dans un souci pour la première de réparation et pour le second de restauration (ou instauration) du sentiment d´altérité et par suite de prévention de la récidive.

 

La Prévention secondaire pour un CRIAVS, tout en ne se désintéressant pas des victimes est principalement orientée vers la prise en charge des auteurs.

 

La prise en charge des victimes :

rejoint la prévention dans le champ des auteurs car elle participe à la diminution de l´incidence de nouveaux cas d´agressions et donc de nouvelles victimes (1/3 des auteurs de violences sexuelles hommes ont été abusés sexuellement avant l´âge de 10 ans).

 

Deux préoccupations :

-  S´assurer de la mise en place d´une prise en charge de première urgence et de proximité dans ses dimensions sociales, juridiques et judiciaire.

- S´assurer de la promotion près des victimes de l´usage du "Tiers", d´espace de parole : voir de soutien thérapeutique et prévenir ses aléas pour l´avenir (sur victimisation, identification à l´agresseur).

 

La prise en charge des auteurs :

par rapport aux agresseurs judiciarisés ou non, le CRIAVS doit s´impliquer dans la constitution d´un étayage pluridisciplinaire dans ses dimensions thérapeutiques, juridiques, sociale (le Maillage-Santé-Justice-Social) quand celui-ci fait défaut. Même s´il n´est pas l´acteur unique, ni principal le CRIAVS doit porter la préoccupation de l´orientation "vers le bon soin, vers le bon accompagnement social". Le CRIAVS doit pouvoir aussi organiser soit en l´assurant lui-même, soit en faisant intervenir un autre partenaire, un rôle de "Tiers" pour faciliter le travail d´élaboration des professionnels engagés dans les soins ou l´accompagnement social des auteurs de violences sexuelles (dispositif d´analyse de pratique, supervision).

 

Le CRIAVS est particulièrement intéressé par le bon fonctionnement du dispositif de soin intégré dans la loi du 17 juin 1998 sur le "Suivi Socio-judiciaire avec Injonction de Soins", c´est la raison principale qui a présidé à sa création (décret 2006).

 

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